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Datcha & Business !

24/04/2020

Datcha & Business !
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Datcha…

Le mot provient du verbe dat (дать) « donner » en russe - et désignerait à l'origine un gîte d'été « donné » par le tsar à un membre de la cour : certains estiment que le mot est utilisé depuis Pierre le Grand, qui encourageait la construction des résidences à vocation estivale. Du russe, ce mot passa à d'autres langues slaves, notamment à l'ukrainien et au biélorusse. Selon Le Petit Robert, son apparition en français remonte à 1843.

 

Souvent assez simple, sans chauffage ni eau courante, elle sert surtout à la belle saison et permet aux urbains qui les possèdent « les datchniki » de quitter leur appartement, pour le grand air. La datcha sert également souvent à cultiver un lopin de terre dont la production joue parfois un rôle non négligeable dans l’alimentation, notamment pendant les périodes de pénurie.

 

Pénurie, un terme auquel une majorité de russes a été confrontée dans sa vie. Si l’on ne peut aujourd’hui parler de pénurie, la crise liée à la pandémie du Covid – 19 apporte son lot de profondes incertitudes et comme à son habitude la datcha redevient une valeur refuge ou plutôt un refuge de valeur !

 

Et Business…

A l’annonce par les autorités locales des mesures de confinement, pas moins de 850 000 moscovites ont quitté leur appartement au profit de leurs datchas le week-end du 28 et 29 mars 2020. Au 15 avril, plus de 15% des habitants de la capitale suivaient ce même chemin, soit plus de 2 millions d’individus ! Depuis l’exode ne cesse de progresser.

 

Partir pour la datcha, c’est fuir le virus, mais aussi le confinement au sein d’appartements souvent exiguës. Impossible depuis 2 semaines de louer des modems distribuant le WI-FI dans ces maisons de campagne. Difficile pour les habitants de la mégapole la plus connectée au monde de se passer de ces petits boîtiers électroniques dont les tarifs flambent à l’achat…

Car il s’agit bien pour ceux qui peuvent télé-travailler de pouvoir continuer à le faire ! La datcha ne représente plus seulement le travail de la terre mais c’est désormais un poste de travail et une alternative qualitative pour le citadin souffrant de promiscuité.

 

Alors que le prix de marché de ces dernières était boudé depuis plusieurs années consécutives (-8% en 2019), les tarifs à la vente sont repartis à la hausse. Quant à la location, la demande pour ce type de biens a augmenté de près de 15% en 1 mois et les tarifs d’environ 10%.

 

Avec les nouvelles lois à venir sur la taxation de l’épargne des individus, un rouble qui a dévissé, une épidémie aux conséquences économiques incertaines et l’impossibilité de sortir du pays à l’horizon de l’été prochain, le marché de la datcha ne s’est jamais aussi bien porté !

 

S. Gumbel